HISTOIRES DE PREMIER AVRIL...

Publié le par le baron de lescun


 
Premier avril

 

POISSONS D'AVRIL
à travers les âges
 

Pour n'être ouverte qu'un seul jour, la pêche au poisson d'avril n'en eut pas moins de nombreux et fervents adeptes ambitionnant d'éclipser les grands farceurs qui se sont succédés depuis le Moyen-Age.
 
Hughes de Châteauneuf, évêque de Grenoble


Le Miracle de saint Hughes au couvent des Chartreux par Zurbaran

 

Consacré évêque de Grenoble en 1080 par le pape Grégoire VII, Hughes se voua à la tâche de réformer les abus dans son nouveau diocèse. Après deux ans de luttes inutiles contre la simonie et le mauvais comportement de son clergé, il se retira découragé à l'abbaye de la Chaise-Dieu d'où Grégoire VII lui ordonna de sortir pour retourner dans son diocèse.
La légende dorée attribue à saint Hugues, (1052-1132) qui resta à la tête de son évêché durant plus de cinquante ans, la tradition du poisson d'avril. En effet, pour préserver les alevins d'une pêche trop intensive à la saison du frai, il décréta que dans son diocèse tout pêcheur pris en flagrant délit de pêche prohibée entre le 1 avril et le 30 juin serait mis au pilori trois dimanches de suite, sur la place de l'église, avec sur la poitrine et sur le dos, le dessin d'un poisson, pour rappeler à ses concitoyens le délit dont il s'était rendu coupable.
En 1084, il céda à saint Bruno un vaste territoire faisant partie de son diocèse pour y installer le monastère de la Grande-Chartreuse : il vit en rêve sept étoiles annonçant l'arrivée de saint Bruno avec 6 compagnons. Un vendredi Premier Avril, il monte à l'improviste à la Chartreuse, et trouve 7 moines attablés au réfectoire devant de dodus pigeons rôtis, bien que la viande fût sévèrement interdite par leur Règle. Sans rien dire, saint Hugues bénit les plats, geste qui métamorphosa aussitôt les volatiles en truites.
D'autres versions de cette légende circulent. Toujours est-il que le prélat mourut un premier avril, jour où l'on fêtera désormais la Saint-Hugues. On dit que durant les Guerres de Religion, son corps fut brûlé par les Huguenots.
 

Charles IX

Une autre tradition affirme que ce fut par une ordonnance de Charles IX, roi de France, qualifiée de «choix définitif et obligatoire», que le début de l'année fut reporté du 1 avril (ou du 25 mars selon les provinces) au 1 janvier de l'année suivante. (Édit de Roussillon du 9/8 de l'an 1564 qui prit effet en 1567 . Cela irrita et mécontenta la partie de la population qui n'aime pas voir changer ses habitudes.
Les étrennes ne se donnèrent plus dès lors qu'au premier janvier et les farceurs offrirent au premier avril des cadeaux plaisants sous forme de leurres ou de blagues.
Comme au mois d'avril le Soleil quitte le signe zodiacal des Poissons, on nomma «poissons d'avril» ces mystifications qui s'enracinèrent dans la tradition.
Mais, comme tout dans notre beau pays est contestable cela reste un point d'histoire contesté. En effet, dès 1582, la réforme du calendrier Julien par le pape Grégoire XIII, replaça les saisons en harmonie avec le cycle solaire dans les conditions mêmes où l'on se trouvait au concile de Nicée (325), avec un début de l'année fixé au 25 mars. Ce qui semble certain, c'est que le choix du premier janvier pour débuter l'année ne fut définitivement adopté qu'en 1752.
 
Évasion de François duc de Lorraine

La pêche anecdotique du 1er avril se poursuit chez nous au XVIIe siècle, lorsque François, duc de Lorraine emprisonné au château de Nancy sur l'ordre de Louis XIII, parvint à s'échapper en traversant la Meurthe à la nage, un 1er avril, ce qui inspira cette boutade au gouverneur de la ville:
- C'est pas un Duc, mais un poisson que l'on m'a donné à garder!

 
Fermeture de la pêche

Selon d'autres sources, la coutume de fêter le premier avril par des farces et des attrapes serait plutôt liée à la fermeture de la pêche généralisée en France depuis des siècles afin de protéger le frai. Pour taquiner les pêcheurs en eau douce, privés de poissons ce jour là, on leur envoyait des harengs saurs.
 

 
Au fil de l'Histoire

 
Frédéric Mistral

Selon Mistral, ce "poisson" viendrait de "peissoun" qui a donné "paisson" puis pâture. Le droit de paisson ou "vaine pâture" était un droit donné aux paysans de faire paître leurs bêtes dans les bois ou sur les terres débarrassées des cultures de septembre.
Avec autorisation du seigneur, il pouvait une avoir des "prolongations", une "arrière paissoun", une "paissoun d'avril".
Et, blagueurs, certains paysans faisaient croire à leurs voisins qu'il y avait "paissoun d'avril" alors qu'il n'en était rien. Et ces voisins crédules partaient faire pâturer leurs bêtes au risque d'une amende ou d'une punition.
Ce paissoun d'avril serait devenu le poisson d'avril.
 

 

M. de Voltaire

 

 
Retiré dans ses terres de Ferney, Voltaire reçut au matin d'un premier avril parmi les canards et les poulets prévus en règlement de fermage de la part de l'un de ses métayers, un curieux animal bariolé, mi-oiseau mi-poisson, dont le fermier prétendait le plus sérieusement du monde que c'était le meilleur poisson du lac de Genève. Or, son cuisinier, en le préparant, s'aperçut de la supercherie, et dit à son maître : c'est un poisson d'avril...
 
Cuvier

Le naturaliste Cuvier soutenait contre Geoffroy Saint-Hilaire que la disparition de certaines espèces d'êtres vivants s'expliquait par des catastrophes, ce qui donna l'idée d'un "Poisson d'Avril" à ses étudiants. Dans la nuit du 31 mars au 1er avril, l'un d'eux, déguisé en diable, s'introduisit avec l'aide de ses camarades dans la chambre du créateur de la paléontologie.
- Réveille-toi, homme-catastrophe! dit l'étudiant d'une voix lugubre. Je suis le diable et je vais te manger.
Mais la plaisanterie fit long feu.
- Impossible, répondit Cuvier sans s'émouvoir, les bêtes à cornes et à sabots comme toi ne peuvent manger que des plantes! ...
 
Napoléon Bonaparte

En 1799, pendant la campagne d'Égypte, au siège de Saint-Jean d'Acre, le 31 mars au soir, après un nouvel assaut malheureux, Bonaparte veillait dans sa tente, pour une fois nerveux, plein d'inquiétude et d'indécision.
On sait l'importance extrême qu'il attachait à la prise de Saint-Jean-d'Acre. Si cette ville fût tombée, dira-t-il à Sainte-Hélène, je changeais la face du monde.
Un peu après minuit, parut soudain devant la tente du général, un petit homme vêtu de rouge, au visage noir, portant turban et barbe blanche.
Bonaparte montra un visage aux traits creusés par la fatigue. Le petit homme, croisant les mains sur sa poitrine, s'inclina profondément, sortit vivement de sa manche un poisson d'argent ciselé qu'il tendit à son hôte.
A sa vue, le général pâlit, fit deux pas vers son visiteur nocturne et proféra une légère exclamation, puis, d'un geste vif, lui fit signe d'entrer.
La toile de la tente retomba sur eux. On ne sait ce que les deux hommes se sont dits cette-nuit-là.
Napoléon était superstitieux et on était un premier avril. Bonaparte décida de lever le siège de Saint-Jean-d'Acre sans perdre la face. Quelques semaines après, il repartait pour la France.
Le 1er avril 1810, onze ans plus tard, Napoléon Ier épousa civilement Marie-Louise d'Autriche à Saint-Cloud.
On dit que le petit Homme rouge réapparut à la veille du mariage mais que l'Empereur refusa de le recevoir.
Le mystère de ce "petit homme rouge" qui apparut à plusieurs reprises dans notre histoire reste entier. A la fin de la Monarchie on l'appelait Le Petit Homme Rouge des Tuileries. Dulaur rapporte à son sujet la légende qui prétendait que l'on trouva ce "petit Homme Rouge" couché dans le lit du roi aux Tuileries la matin qui suivit son départ pour Varennes.
En 1793 cet étrange petit personnage se serait montré à plusieurs reprises notamment après la mort de Marat où son apparition frappa d'une frayeur mortelle un soldat qui gardait sa dépouille. (Cf. Science-et-Magie : Mystères de l'Histoire).

Farceurs du Second Empire

Au XIXe siècle, Henri Monnier, Romieu, Cham, Vivier et Sapec furent d'invétérés mystificateurs dont les canulars sont restés célèbres.
L'une de leurs blagues, provoqua, sous le Second Empire, un premier avril, l'effondrement de la bourse et la ruine de nombreux spéculateurs. La veille du jour fatidique, ils avaient adressé une information financière confidentielle aux gazettes les plus réputées, annonçant de source sûre, la déclaration de la guerre à la France de la part de L'Autriche et de la Prusse.
 
Alphonse Allais


Pour Alphonse Allais et ses amis, l'approche du Premier avril était chaque année l'occasion d'une intense activité neuronale. Dès qu'il ouvrait les yeux la veille d'un premier avril il se demandait quelle blague il allait pouvoir faire et à qui ?
Voici quelques-unes de ces trouvailles :
Au cours de vacances normandes, passant devant l'étude d'un notaire, le bon Alphonse voit une affiche : «Terre à vendre.» Il entre, demande à visiter la propriété. Rendez-vous est pris pour le lendemain - un premier avril ! Longue marche dans les labours détrempés, en compagnie du notaire.
- Eh bien, maître, conclut Allais, j'en prendrai pour trois francs.
- Hein ? S'exclame le notaire, stupéfait.
- Oui, je n'ai pas besoin de tout ce terrain, il me faut seulement de quoi faire une pipe. Une pipe en terre. Et vous m'avez dit que la vôtre était d'excellente qualité.
 
Premier Avril 1873

 
Le Premier Avril 1873 Alphonse Allais surgit au pas de course dans une pharmacie des grands boulevards.
- Bonjour, monsieur, faites-vous les analyses d'urine ?
- Certainement, monsieur.
- Alors donnez-moi vite un bocal. Stérilisé, naturellement.
Le pharmacien va chercher dans son officine un bocal de belle taille, le lui remet, lui indique le réduit discret où utiliser ce flacon.
Allais s'y retire quelques instants, revient avec le bocal plein à ras bord, le tend au pharmacien...
- Ouf ! dit-il. Ça fait du bien...
Il n'avait aucun besoin d'une analyse. Il avait éprouvé un simple petit besoin urgent.

 
L'Arpenteur

 
Un canular qu'il peaufina durant quelques années avec ses amis fut inauguré un Premier Avril.
Muni d'un peloton de cinquante mètres de ficelle il descendit dans la rue, avisa un passant, lui tendit le bout de la ficelle :
- Je vous demande bien pardon, monsieur, auriez-vous l'obligeance de tenir ceci dans votre main ? Service d'arpentage de la Ville de Paris. Je dois mesurer la distance qui sépare ce point où nous sommes, de la plus proche bouche d'incendie, qui se trouve passé l'angle de la rue. Je reviens vous délivrer dans quelques minutes.
Tout en dévidant son peloton, il gagnait l'angle de la rue, tournait à droite ou à gauche, et, dès qu'il était hors de vue du premier pékin, arraisonnait un autre passant et lui confiait l'autre bout de la ficelle. Puis il disparaissait.
Le moins patient des deux aides-arpenteurs bénévoles finissait par se lasser, et remontait la ficelle jusqu'à ce qu'il rencontrât son «collègue» !

Rapporté par Jean-Paul Lacroix dans «Allais France !».

 
Edmond Rostand



L'auteur de Cyrano de Bergerac (1868-1918) naquit un 1er avril. Il se fit une gloire de cette date de naissance et en profita pour mystifier toutes les personnes qu'il rencontrait ce jour-là !
Lorsque un fonctionnaire lui demandait sa date de naissance, il précisait fièrement : "Je suis né un premier avril comme Gengis Khan, Sardanapale et Bismarck".

Le Premier avril 1888, il fonde avec son ami Maurice Froyez le «Club des natifs du Premier Avril», dont les statuts stipulent que ses membres jouiront à vie du privilège d'entrer gratuitement dans tous les établissements publics, opéras, théâtres, champs de course et maisons closes, de pouvoir rire aux enterrements afin de les rendre moins sinistres, de bénéficier à leur naissance du parrainage du chef de l'État et, en outre, de se voir attribuer un appartement de fonction dans un des Palais nationaux, résidence pourvue de tout le confort souhaitable et d'une domesticité jeune, accorte et complaisante.
 
Iguanodons

Le 1 avril 1878, des mineurs belges découvrent à 322 mètres de profondeur à Bernissart en Belgique, le squelette de 29 iguanodons parfaitement conservés et mesurant plus de 10 mètres de long. La première annonce de cette découverte fut traitée de "poisson d'avril" et ne fut pas prise au sérieux. Il fallut une bonne dizaine d'années avant que les hommes de science entérinent cette découverte !
 
 

 
Paul Masson

Le magistrat Paul Masson (1849-1897), plus connu sous le nom révélateur de "Lemice-Terrieux", n'hésita pas, à convoquer à l'Élysée pour un 1er avril, vingt-quatre députés de la majorité sous le prétexte que le Président préparait un remaniement ministériel et les attendait d'urgence pour leur confier un portefeuille.
Sur le nombre, dix-neuf eurent la naïveté de se rendre à cette convocation.
Paul Masson fut un des grands mystificateurs de la fin du XIXe siècle, contemporain d'Alphonse Allais, Sapeck, Eugène Vivier et Guy de Maupassant.
Né à Strasbourg, il occupa divers postes de juge et de procureur en Afrique du Nord, fut président du tribunal de Chandernagor et procureur de la république à Pondichéry.
Pendant ses loisirs, il se livra à de roboratives mystifications épistolaires dont des journaux aussi respectables que Le Gaulois furent les victimes.

 
Paul Masson, publia quelques ouvrages farfelus tels que le Dictionnaire des poètes morts de faim, la Vie des principaux peintres aveugles, le Traité de l'immortalité de l'âme des violons et sa célèbre Fantaisie mnémonique sur le Salon de 1890.
De retour en France, Paul Masson se lie d'amitié vers 1890 avec Henri Gauthier-Villars, plus connu sous le nom de Willy, et accessoirement mari de l'écrivain Colette.
C'est à Willy que nous devons le récit de certaines de ses facéties, notamment le résumé de son fameux mémoire sur les "trains éperons" présenté un 1 avril et renvoyé par l'Académie à la Commission des chemins de fer pour un examen approfondi !
 
Un prince abyssin

Le 1er avril 1905, l'Evening Standard publia une dépêche signalant l'arrivée à Londres, incognito d'un prince abyssin, cousin du Négus. Le Foreign Office, d'habitude mieux renseigné, l'ignorait. Scotland Yard envoya ses meilleurs limiers enquêter dans les palaces. Les recherches, orientées par la rédaction du journal, permirent de découvrir enfin le "prince" sous les traits d'un liftier nègre qui s'était prêté au canular.
 
Henri Monnier

Henri Monnier, le père du personnage de M. Prudhomme, ne laissait passer aucun 1er avril sans se livrer à quelque facétie de circonstance. Il se postait, par exemple, au départ d'un omnibus à long trajet, Charonne, guettait une bonne tête de vieux monsieur, puis s'approchait du conducteur et, lui glissant une pièce, disait tout bas:
- Voyez-vous ce vieillard, là-bas, au fond ? C'est mon père. Il n'est pas fou, mais un peu bizarre, vous comprenez ?
- Je comprends, monsieur, compatissait le conducteur.
- Mon frère l'attend au terminus, à Charonne. Jusque-là, il ne faut à aucun prix le laisser descendre. Il voudra sans doute le faire, le tentera même plusieurs fois, c'est une de ses petites manies. Mais il ne faut pas! Même s'il insiste! Même s'il se fâche! A Charonne seulement!
- Vous pouvez compter sur moi, affirmait le conducteur. Et la voiture partait. Monnier n'assistait pas à la fin du canular, mais il l'imaginait !
 
 

 
Service militaire

Dans un discours prononcé à Béthunes à la fin de 1919, Philippe Pétain, le vainqueur de Verdun, suggère de ramener la durée du service militaire de 3 ans à un an. Mais sa suggestion ne fut pas retenue et le service national ne fut discrètement ramené à 18 mois que le 1 avril 1923, ce qui provoqua un grand nombre de blagues et de facéties.
 
Yo-Yo

Le 1er avril 1929 sentant venir la crise, Louis Marx un célèbre fabricant de jouets, inonda le marché américain de "yo-yos" gadget connu depuis plus de deux mille ans, affirmant pince sans rire que grâce à ce jeu l'Amérique apprendrait à mieux comprendre les aléas de la bourse ! Six mois plus tard, le marché des valeurs s'effondrait et la société de Louis Marx vendit des millions de Yo-Yos !
 
Nescafé

Après sept années de laborieuses mises au point, Max Morgenthaler, l'inventeur du café soluble instantané présenta son produit fini à la direction de Nestlé, le premier avril 1938.
Mais cette invention géniale fut un bide commercial.
Il fallut attendre l'après-guerre pour que son invention devînt un succès, grâce à Adrien Wettach qui popularisa le Nescafé dans un de ses sketchs.
En effet, Adrien Wettach alias Grock était un authentique "sourcier" ! Et lorsque sur scène il incorpora un gag lui permettant de transformer de la poudre brune de perlimpinpin en un délicieux café en l'arrosant de l'eau de source qu'il faisait jaillir de sous son pied, ce fut le délire !

 
La fabrique des enfants rouges

Jacques Yonnet fut l'auteur, avec ses amis Dignimont et Robert Doisneau, de très amusants canulars. Jamais, ils n'auraient laissé passer un Premier avril sans avoir concocté quelque farce amusante pour ridiculiser sans trop de méchanceté hommes politiques, puissants de ce monde ou quelque glorieux saltimbanque des médias.
Le 1er avril 1946, ce fut le canular de la "Fabrique des Enfants rouges" reportage publié par une gazette bien pensante, où Jacques Yonnet racontait comment les communistes français séquestraient des orphelins pauvres dans un camp pour leur inculquer le marxisme.
Mais la réalité dépasse souvent la fiction. En effet, quelques années plus tard le monde apprenait avec stupeur, comment des milliers d'enfants grecs razziés par les communistes albanais durant la guerre furent emprisonnés et endoctrinés de force par les Bolchéviks.
 

 
Martin de Hauteclaire

Le 1er avril 1948 : le "Prix Vérité" fut attribué à Toute la Terre à nous, un roman d'aventures imaginaires de Martin de Hauteclaire présenté comme un témoignage authentique.
Le brave Martin jouit durant quelques mois de son succès mais une fouille-merde sans talent, Françoise d'Eaubonne, claironna à travers une presse contrite et sans humour que le flamboyant Martin de Hauteclaire de "Toute la terre à nous!" n'était autre que Christian Couderc, le fils inculte d'un ouvrier agricole de son père!
Cela n'empêche pas ce livre de rester un chef d'œuvre !
 
Ferdinand Lop et Marthe Richard

Le 1er avril 1949 : la fausse cérémonie de la remise de la Légion d'Honneur à Ferdinand Lop, mascotte du Quartier Latin fut fêtée par un millier d'étudiants en liesse.

 
Le 1er avril 1950 : l'annonce officielle de l'élection à l'Académie des Sciences morales de Marthe Richard qui venait d'obtenir la fermeture des maisons closes, déclencha un fou-rire national.
 
Une synchronicité de Carl-Gustav Jung

Le 1er avril 1949, jour du "poisson d'avril", le psychanalyste Carl-Gustav Jung travaillait sur le symbolisme du poisson. A midi, son épouse lui cuisina une truite. Il reçut dans la journée une patiente qu'il n'avait pas vue depuis des mois et qui lui montra des dessins de poissons.
Le soir, un visiteur lui apporta une broderie représentant des monstres marins qui ressemblaient à de gros poissons.
Le lendemain, une autre patiente qu'il n'avait pas vue depuis des années, lui raconta un rêve qu'elle avait fait la nuit précédente où il était question de poissons. Après avoir retranscrit ces coïncidences, Jung sortit se promener et aperçut un énorme poisson au bord du lac.
 
Un canular princier

Dans les années 60, à Cranwell, où sont formés les futurs officiers de la R.A.F., le haut-parleur des chambrées un jour, enjoignit aux élèves de remettre au portier principal toutes les paires de souliers réglementaires distribués depuis peu, en raison d'une malformation des talons, rendant nécessaire le retour de ces chaussures au fabricant.
Les piles de souliers s'amoncelèrent dans la loge du portier, sous le regard étonné de celui-ci, avant que l'on ne s'aperçoive de la supercherie. C'était évidemment un 1er avril et l'incident serait passé inaperçu si Buckingham Palace n'avait jugé bon de préciser (ou de reconnaître) que l'auteur du poisson d'avril n'était autre... que le prince Charles, alors élève de Cranwell et depuis longtemps passé maître dans l'art de la plaisanterie.
 
Blague

En revenant de l'école, Doudou, veut faire une farce à sa mère. Il se rend dans le salon et lui dit:
- Maman, viens vite! Il y a un monsieur qui est couché dans mon lit avec la bonne!
La mère outrée s'écrie:
- Quoi ? Un monsieur ?
- Poisson d'avril ! Ce n'est que papa !
 

 
SOURCES

Francis France : Charles IX (Point de Vue)
Pierre Genève : Un siècle de facéties et de canulars (Euredif)
Robert Giraud & Jacques Yonnet : Canulars, Fêtes et Attrapes (Paris-Presse)

© Marc Schweizer 1995


 

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Publié dans culture-patrimoine

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